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Délassements-Comiques.
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pour prévenir du danger. Nous avons pareillement fait fonner la cloche étant fur ledit boulevard et fervant pour la fermeture des cafés pour prévenir tous les habitans de l'incendie. Nous nous femmes enfuite porté du côté du chantier de la dame Baron, marchande de bois, attenant à ladite falle et où le feu avoit déjà pénétré, mais par les foins de M. Morat, directeur des pompes, il eft parvenu à l'en écarter. A une heure et demie du matin, M- Achille-Charles Danzel, notre confrère, qui avoit été requis, s'eft rendu à ladite falle. A deux heures un quart, M. le chevalier Dubois, commandant de Ia garde de Paris, et une compagnie de gardes françoifes s'y font aufli rendus. Sur les trois heures moins un quart, une compagnie des gardes fuiffes s'y eft pareillement rendue et les deux compagnies ont fait manœuvrer les pompes jufqu'à cinq heures du matin. Pendant lequel tems les locataires voifins, favoir le fleur Turenne, marchand limonadier, et la dame de Bellemare ont déménagé leurs meubles, les ont mis dans les contre-allées du boulevard, à la garde defquels nous avons établi une fentraelle. Sur les cinq heures du matin, Ies pompiers nous ayant prévenu que le feu étoit arrêté et qu'il n'y avoit plus de danger, nous avons fait rentrer les lions dans la ménagerie et ledit fleur Turenne et ladite dame de Bellemare ont rentré leurs meubles. Sur les huit heures du matin, Ie fleur Colon a retiré en notre préfence, d'un cabinet fitué fous le périftyle dudit fpectacle à gauche, plufieurs déshabillés blancs, tabliers, bonnets et mouchoirs à l'ufage des femmes, tous les inftru-mens de l'orcheftre et la mufique. Et le feu étant abfolument éteint, nous fommes entré fous le périftyle en une pièce qui conduifoit à la falle de fpectacle et nous avons remarqué que ladite falle eft abfolument détruite et incendiée, qu'il ne refte plus que le fond en planches qui font même en partie brûlées. Et pour pouvoir fortir les poutres, planches, bois et plâtras, nous avons fait venir vingt-un ouvriers du bureau des ventilateurs commandés par le fleur Hubert d'Uerville, leur infpecteur, qui y eft refté conftamment, et par lefquels nous avons fait faire une brèche au mur de clôture et mitoyen entre M. Foullon, confeiller d'État, duquel nous avons pris le confentement, et ledit fleur Colon, par laquelle brèche tous les ouvriers ont forti toutes les décombres qui ont été chargées fur des voitures appartenant au fleur Giraud, voiturier, demeurant cul-de-fac de la Planchette, qui les a tranfportées le long du corps de garde de la barrière du Temple, à la garde de la fen-tinelle. Sur les cinq heures de relevée, nous avons fait boucher la brèche par Ie moyen de plufieurs planches afin de clore M. Foullon. Nous fommes en-fuite monté dans le bâtiment dudit fpectacle donnant fur le boulevard et compofé de trois étages, où étant nous avons remarqué que le toit, les plafonds des fécond et troifième étages font tombés, les châflis des croifées, les portes et l'efcalier du fécond au troifième abfolument brûlés. Nous fommes enfuite entré dans l'appartement du premier étage occupé par Ie lieur Aubri, régiffeur dudit fpectacle, où étant nous avons remarqué qu'il ne refte plus .que la carcaffe du bâtiment, que les meubles qui le garniffoient font entièrement brûlés et nous y avons encore remarqué des débris de
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